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Les Mauriennais du Rio de la Plata

 

Bulletin d’information N°1 – Mai 2003

Le comité de l’association « Mauriennais du Rio de la Plata »

 

Président Laurent SUIFFET 04 79 05 49 21 suiffet.margerie@wanadoo.fr

Trésorier Emma GAGNIERE 04 79 05 92 09

Trésorier Adjoint Marc PROST 04 79 05 08 58 marc.prost@free.fr

Secrétaire Paul GRAVIER 04 79 64 26 31 paul.gravier@wanadoo.fr

Secrétaire Adjoint Marie Antoinette GAGNIERE 04 79 05 80 21 ma.georges@wanadoo.fr

Membres Henri MILLIERET 06 70 70 30 31 henri.millieret@wanadoo.fr

Robert VIGNOUD 04 79 25 68 58 rvignoud@free.fr

Marie Thérèse SUIFFET 04 79 05 90 19

Robert SUIFFET 06 82 31 83 31

Viviane MESTRALLET 04 79 05 04 03

Georges DOMPNIER 04 79 64 04 60

Noël BOUVIER

 

Membres d’honneur

Jean Pierre JORCIN

Président de la communauté de communes          haute Maurienne Vanoise

Maire de Lanslebourg Mont-Cenis 

Apollon MESTRALLET

Maire de Sollières Sardières

 

Tout le monde se souvient du rassemblement de la famille Suiffet en août 1998. Cette fête qui a réunit 400 personnes venus de toute la France a été l’événement déclencheur pour retrouver et nouer des liens avec nos cousins d’Amérique du sud.

En effet, depuis 1998, les échanges avec les uruguayens et les argentins se sont multipliés et grâce à Daniel Fodéré, le projet de se rencontrer en Uruguay s’est réalisé.

Daniel Fodéré avait de son coté organisé trois rencontres familiales des Fodéré : à Ombues de Lavalle en Uruguay, à Santo Tome près du Brésil et à Conception del Uruguay en Argentine.

Notre but était d’organiser une rencontre en Uruguay dans la ville de Rosario – ville de 10 000 habitants où de nombreux émigrants haut mauriennais s’étaient installés dès 1859 – et faire participer toutes les familles originaires de Maurienne et émigrées en Amérique du sud.

 

Plus de 600 courriers ont été envoyés en Argentine et en Uruguay à toutes les personnes portant un patronyme mauriennais, en leur demandant de s’inscrire auprès du comité d’organisation de la rencontre.

 

Le 29 octobre 2002, une délégation de 75 savoyards se sont rendus en Uruguay pour assister d’une part à une rencontre inoubliable avec les cousins retrouvés après un silence de presque 150 ans, et d’autre part ont découvert des sites magnifiques (Cote d’Uruguay, Patagonie, les Andes, les chutes d’Iguazu, Rio de Janeiro) avec les services d’Alain Maillet, directeur des agences Protravel des pays de Savoie.

 

Le support de l’association créée en 1998 « suiffet de tous pays » a été repris pour formaliser l’association que nous avons appelée « Mauriennais du Rio de la Plata » :

 

Les projets de notre association sont les suivants :

 

Il faut s’attendre à recevoir dans deux ans entre 50 et 100 cousins d’Amérique du sud ; ce sera l’occasion d’organiser une immense fête de famille composée des Suiffet, Fodéré, Jorcin, Davrieux…

C’est un énorme travail en perspective, surtout après avoir connu l’accueil des uruguayens.

 

Notre voyage en Amérique du Sud

 

Du 30 octobre au 4 novembre, nous avons vécu des moments d’émotion très intenses. Il est vrai que nos cousins d’Uruguay et d’Argentine avaient travaillé depuis des mois pour rendre cette rencontre entre savoyards et descendants d’émigrants inoubliable.

 

L’arrivée du groupe de 75 savoyards à Buenos Aires a eu lieu le mercredi 30 octobre ; nous avons commencé par nous familiariser avec l’espagnol en découvrant Buenos Aires.

Le lendemain, la journée a été riche en surprises et en rencontres avec une « gaucho party » organisée dans une propriété dans la pampa à 50 km de Buenos Aires, où les familles Suiffet nous ont rejoint.

Le vendredi 1er novembre, en débarquant du bateau qui nous a fait traverser le Rio de la Plata, nos cousins nous attendent avec drapeaux et fanfare et nous conduisent à « l’intendancia » du département de Colonia où le maire nous remet les clés de la ville.

En fin d’après-midi, le groupe est reçu à Rosario où chacun fait connaissance avec sa famille d’accueil.

 

Samedi 2 novembre, la visite du cimetière s’impose. Une plaque est inaugurée auprès du panthéon français. La journée est consacrée à la visite de Rosario, de ses environs, certains font une balade sur le Rio Rosario, rivière où sont arrivés les émigrants entre 1855 et 1880, d’autres vont même se baigner dans le Rio de la Plata.

En soirée, nous inaugurons dans la maison de la culture, la pièce dédiée à la Savoie où la commune de Lanslebourg et l’association remettent divers dons : livres, cours de français, un costume local, une cloche !…

La soirée se termine avec la projection d’un diaporama présenté en espagnol relatant l’histoire de notre région et les raisons de l’émigration, et la Haute Maurienne d’aujourd’hui.

 

Dimanche 3 novembre, journée officielle. La population de Rosario, les participants français, uruguayens, argentins sont tous présents pour inaugurer le « coin de Savoie » (Rincon de Saboya) au rythme de la Marseillaise, des allobroges et des hymnes nationaux d’Uruguay et d’Argentine. L’arbre de Savoie (un épicéa) est également planté près du monument.

Les membres des 22 groupes familiaux se rendent ensuite à la distillerie ANCAP à quelques kilomètres de là et ce sont 1 080 personnes qui sont présentes pour le repas typique « asado con cuero ».

 

L’après-midi passe trop vite : photos des groupes familiaux, échanges d’arbres généalogiques, exposition de photos, échanges d’adresses, participation de chanteurs et de groupes folkloriques…

Chacun était invité à écrire un message dans un récipient en métal qui est aujourd’hui scellé et déposé à la maison de la culture de Rosario pour n’être ouvert qu’en 2022 pour les générations futures.

 

Le lendemain, nous avons passé la journée avec les cousins à visiter les environs de Rosario : visite d’une cave, d’une ferme, puis la soirée d’adieu s’est déroulée autour d’une fondue savoyarde avec le beaufort de chez nous.

 

Le voyage s’est poursuivi jusqu’à Montevideo, Punta del Este et nous nous sommes séparés en trois groupes :

 

Au cours de la soirée du 18 janvier 2003, nous nous sommes retrouvés à la salle des fêtes de Lanslebourg pour échanger les photos du voyage et visualiser le film de la rencontre avec nos cousins.

La situation économique de l’Argentine et de l’Uruguay est désastreuse depuis déjà un an, mais le fait de nous avoir reçu en novembre leur a redonner de l’espoir et aujourd’hui, déjà ils se mobilisent pour effectuer un voyage en Haute Maurienne probablement pour 2004 ou 2005.

 

 

 

Adresse Utile :

Comité Coordinador del Encuentro Saboyano

Sarandi 434 Rosario, Colonia URUGUAY

E-mail : saboyano@adinet.com.uy

 

Site internet : http:/www.saboyanos.cjb.net/

 

Pourquoi sont-ils partis en Amérique ?

 

Ils s'appelaient Suiffet, Gagnière, Bouvier, Jorcin, Mestrallet ou encore Fodéré, tous originaires de Lanslebourg et des villages de Haute-Maurienne. Il y a plus d'un siècle, ils quittaient leurs terres natales pour de lointains horizons. Aujourd'hui, les noms de ces familles savoyardes résonnent outre-atlantique, du côté de Montevideo ou Santa Fe.

 

Depuis l'Antiquité, la Haute-Maurienne est un lieu de passage vers l'Italie. Longtemps ses habitants ont d'ailleurs vécu du transit des voyageurs : guides que l'on appelait marrons, porteurs, aubergistes, postillons ou voituriers s'y étaient installés en nombre. Mais à partir des années 1850, les villages ont du mal à fournir un travail à tout le monde. Les premiers départs s'organisent…

 

 

Destination Uruguay

 

L'explosion démographique puis le percement du tunnel ferroviaire du Fréjus (1857) qui permettra de rejoindre l'Italie directement depuis Modane, privant ainsi le Mont-Cenis de son exclusivité, motivent les candidats au départ. Les haut-mauriennais voient leur avenir d'autant plus menacé que le rattachement de la Savoie à la France est aussi l'occasion pour l'Italie d'obtenir l'entière propriété du Mont-Cenis, occasionnant de multiples querelles et tensions avec les Piémontais.

A la même époque, de l'autre côté de l'Atlantique, le régime uruguayen se stabilise. La guerre civile s'achève en 1851 et le gouvernement cherche des "alpins" pour occuper et exploiter ses terres. Le postillon relaie l'information en Haute-Maurienne et c'est en 1855 que les premières familles embarquent à bord du "Corsa", destination Montevideo, depuis le port de Savone en Italie, pour un périple de 3 longs mois.

La mise en service du chemin de fer Fell (1868-1871)sur les pentes du Mont-Cenis fragilise un peu plus les professions liées aux passages des diligences et installées à Lanslebourg. La liste des demandes de passeport à l'émigration s'allonge.

 

 

Séparations et … retrouvailles !

 

C'est dans le département de Colonia en Uruguay que s'installent les premiers émigrants savoyards. Ils arrivent en bateau par le Rio Rosario qu'empruntent aussi des colons suisses ou piémontais. Sans titre de propriété, les familles s'installent, notamment dans la ville de Nuestra Senora del rosario, une vaste terre de 20 000 hectares. Quand une société privée rachète ses terres (1874-1878) et proposent aux personnes établies de les racheter par parcelles de 15 hectares, ce sont des Haut-mauriennais qui tentent de faire pression sur le gouvernement. En vain… D'autres émigrants choisissent la rive orientale du fleuve ou la ville de la Paz.

 

En Maurienne, les départs se poursuivent ; des familles entières désertent leur village (1873-1874), au départ de Gênes et cette fois à destination exclusivement de l'Argentine. Ils s'établissent dans la région de Santa Fe ou dans la province de Buenos Aires. Ils seront parfois même à l'origine de villes nouvelles comme Firmat, Cafferata ou Canada de Gomez.

Si la première génération a maintenu le contact avec la famille restée au pays, c'est principalement lors des successions que des nouvelles sont données. Peu à peu, les liens se distendent et la langue française est délaissée. Les deux guerres mondiales se chargent du reste, coupant toute correspondance, alors que dans les familles de Haute-Maurienne on parle peu de ceux qui sont partis…

 

 

Pour en savoir plus…

 

Les Cousins

Les savoyards de la pampa

Le temps des retrouvailles

De Claude CHATELAIN Romans sur l’émigration de la vallée d’Abondance

 

 

Adieu Ramasse

D’Yves BOURRON Le tunnel du Mont Cenis, cause de l’émigration en Haute Maurienne

L’émigration mauriennaise au XIXème siècle

de Daniel DEQUIER